Lorsque j’ai (Mickaël) appris ma mutation à Tahiti,  il m’a semblé tout de suite évident que nous irions visiter cette merveilleuse et énigmatique île isolée au milieu de nulle part qu’est Rapa nui.

  Une des images qui vient tout de suite à l’esprit lorsque l’on pense à l’île de Pâques est cet alignement de 15 moai au bord de l’océan Pacifique. Et là aujourd’hui nous y sommes, quelle sensation particulière et indescriptible, se trouver devant ces statues gigantesques entourées de tellement de mystère est tout simplement magique. Est-ce le «mana» ou les légendes qui entourent cet endroit mais nous restons sans voix pendant un long moment afin de profiter de cet instant privilégié puis nous détaillerons les moai sous toutes les coutures.

Tongariki

 En 1960, le "Ahu", le plus important de ceux construits à Rapa Nui, a été dévasté par un tsunami engendré par un tremblement de terre dans la ville méridionale de Valdivia, au sud du Chili. Par la force des vagues, que l'on dit d'environ 10 mètres, les statues ont été projetées jusqu'à 100 mètres à l'intérieur de l’île.

A l'entrée du  "Ahu Tongariki", il ya un petit moai, qui a été exposé à la foire internationale d'Osaka au Japon. Par cet échange, les Japonais ont fournis une somme d'argent nécessaire pour la restauration du site. Le processus de reconstruction de la zone endommagée, s’est effectué de 1992 à 1996, seul un moai mettra son "pukao" (chignon), parce que les autres ont été gravement endommagés ou qu’il y avait un risque de chute.

L'autel se compose de 15 moai, dont le plus grand qui porte un "pukao" et qui mesure 14 mètres. Chacune des statues a un type de visage et de corps différent. Il est à rappeler que les moai sont des représentations des ancêtres de la population de l'île de Pâques, il est donc normal de trouver des caractéristiques différentes sur leurs visages.

Avec le soutien de la société japonaise Tadano, qui a  apporté une grue gigantesque pour lever ces structures de pierre énormes, les archéologues Claudio Cristino et Katherine Routledge ont utilisé les dessins qui ont été faits à l'échelle afin de localiser la position d'origine. Tout cela a été un énorme travail de reconstruction pour retrouver l’état initial. Tongariki est considéré comme le plus grand centre cérémoniel de la Polynésie, et certainement le lieu le plus visité.

  Après Tongariki, nous regagnons le volcan Rano Raraku, qui est la carrière où furent sculptés la presque totalité des moaï (95%).

  Près de 400 de ces monumentaux hommes-troncs en jonchent toujours le sol, soit debout face à l'océan soit le visage dirigé vers la voute céleste. Le plus grand moai jamais sculpté appelé "Le Géant" mesure 22 m et pèse 160 tonnes ne quittera pas son emplacement d'origine dans la roche comme bien d'autres.

Après avoir fait le tour d'une partie du volcan, nous irons au centre du cratère, où un lac est formé, entouré de joncs. C'est à cet endroit que se déroule le triathlon du Tapati Rapa Nui : derrière ce nom énigmatique se cache l’une des plus grandes manifestations culturelles du Pacifique. Depuis 30 ans, au début de chaque mois de février, les habitants de l’Île de Pâques se retrouvent pour des compétitions sportives, spectacles folkloriques, ventes d’objets artisanaux… sans oublier l’élection de la reine de beauté de l’année.

Tout d’abord, le "Ta'ua Rapa Nui" est un triathlon très particulier, les trois épreuves de ce triathlon hors normes se déroulent dans le cadre somptueux et sacré du volcan qui domine toute l’île.La première de ces épreuves consiste à traverser dans sa plus grande longueur la lagune formée par le cratère sur une sorte de barque faite de roseaux séchés.

  La seconde est une course à pieds tout autour du lac, sur ses rives d’abord, puis sur les hauteurs des flancs du cratère, avec un régime de banane sous chaque bras, et pour terminer, les athlètes doivent de nouveau traverser le lac. Mais cette fois, c’est juchés sur une sorte de planche de surf en roseaux qu’ils doivent le faire.

Il ressort de cette fête une étonnante authenticité, on sent que les Pascuans font revivre leurs traditions avant tout pour leur propre plaisir.

  Après cette journée extraordinaire, nous dinerons avant de partir voir les spectacles du soir à Rango roa. Une nouvelle fois, nous serons éblouis par les costumes, chorégraphies et couleurs chatoyantes en compagnie de la Famille Ybora.